Charles Poncet « Camus et l’impossible Trêve civile », Textes établis, annotés et commentés par Yvette Langrand, Christian Phéline et Agnès Spiquel-Courdille

Charles Poncet

Camus et l’impossible Trêve civile

Textes établis, annotés et commentés par Yvette Langrand, Christian Phéline et Agnès Spiquel-Courdille

Hors série connaissance, Presse nationale Françoise d’Avout, Gallimard

Résumé

Le 22 janvier 1956, à la demande de quelques amis musulmans et européens, Albert Camus lance à Alger un « Appel pour une trêve civile ». Alors que déjà une guerre multiplie ses victimes, il s’agit d’obtenir des forces en présence qu’elles évitent au moins de tuer des êtres innocents.
Tandis que l’extrême-droite l’assiège aux cris de « A mort Camus ! Mendès au poteau ! », la réunion reçoit le soutien des Églises comme de Ferhat Abbas. Amar Ouzegane est là, membre du comité d’initiative mais aussi émissaire inavoué du FLN. Deux semaines plus tard, Guy Mollet cède aux ultras de l’Algérie française. La voie est ouverte aux pouvoirs spéciaux, à la Bataille d’Alger puis à la surenchère des violences.
Vingt ans plus tard, Charles Poncet, le plus proche des amis algérois de Camus, entreprend le récit de ce qui fut l’ultime moment de fraternisation des deux communautés. Resté inédit, ce document remarquable, qui relate aussi une forte histoire d’amitiés, est ici publié, éclairé par des informations et commentaires et par une lucide correspondance entre Poncet et Ouzegane sur les leçons de cette initiative de la dernière chance.
Après quatre autres décennies et par-delà son échec immédiat, le choix d’humanité que portait l’appel de 1956 résonne aujourd’hui avec une force intacte. Alors même qu’à la dérive meurtrière du fondamentalisme risquent de répondre le refus de l’Autre ou une escalade sécuritaire, le seul combat n’est-il pas de conserver possible une vie commune où tous trouvent à s’exprimer librement dans le respect de chacun ?

L’auteur

Charles Poncet (New York 1909-Nice 1995) commence à travailler à treize ans comme employé de l’armement Schiaffino. En 1935, il rencontre Camus à Alger et intègre très vite le premier cercle de ses amis algérois. En 1945, il devient chef des ventes de l’éditeur Edmond Charlot, qui avait publié le premier livre de Camus. Membre du groupe des libéraux d’Alger, c’est lui qui suggère, fin 1955, de demander l’aide de Camus. En 1962, il est un temps pigiste à Radio-Alger. Il s’installe définitivement à Nice en 1968. Toute sa vie, il reste fidèle à Camus, écrivant ses souvenirs ou intervenant dans des colloques.

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Anne-Marie Tournebize
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