Éduscol – Camus et Casarès s’écrivant pendant le confinement de Camus pour raison de santé – par Françoise Kleltz-Drapeau

 

CAMUS ET CASARÈS S’ÉCRIVANT PENDANT LE CONFINEMENT DE CAMUS POUR RAISON DE SANTÉ

 

Une correspondance entre séparés

 

En période de confinement, et même après, la lecture de Camus est toujours ce qui nous ouvre à la liberté. Pour tous ceux qui ne peuvent vivre leur amour côte à côte la lecture de la Correspondance entre AlbertCamus et Maria Casarès est d’actualité.  Séparés, plusieurs d’entre nous redécouvrent la correspondance par courriel, voire par SMS. Pour tous, ce peut être l’occasion de rappeler ce que furent ces lettres publiées par Gallimard en 2017 et rééditées début 2020 en Folio. La nécessité d’écrire dont les Carnets rappellent qu’elle est pour Camus aussi vitale, donc aussi physique, que le besoin de nager1, se manifeste très charnellement dans la correspondance amoureuse qu’il entretint avec Casarès. Parmi ces lettres échangées nous retrouvons très régulièrement l’affirmation que « s’écrire », c’est-à-dire s’écrire leur amour et écrire ce que l’un et l’autre deviennent par cet exercice d’écriture, est un élément fondateur de leur vie et de leur art. Ils répètent à l’envi qu’il leur faut envoyer et recevoir ces lettres : l’impressionnant volume des treize cents pages qui les réunit en est la preuve irréfutable. Travail conjoint d’écriture non retravaillée, écriture à deux mains, ce dialogue amoureux, parce qu’il est écrit, se fait émulation, surenchère, valeur « performative » d’un exercice quotidien de lecture en miroir pour mettre en mots une histoire d’amour qui dura de juin 1944 à décembre 1959.

 

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Alexis Lager
alexis.lager@gmail.com