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Christiane Chaulet Achour, Albert Camus, le poids de la colonie. Une œuvre, des contemporains, des lecteurs
En finit-on jamais avec Camus ? Non, car je suis persuadée qu’une critique non hagiographique de l’écrivain finira par être lue et enregistrée et permettra de donner d’autres contours à son profil, non pour l’éliminer du champ littéraire mais pour lui donner sa place dans le contexte où il a vécu et écrit.Ce contexte est celui de l’Algérie de son époque, dans l’ample mouvement de colonisation / décolonisation, dans le vécu d’une guerre violente et d’une terre célébrée dans certains de ses contours, à partir de ce qu’il a toujours revendiqué être : un Français d’Algérie. Ces années sont les dernières de l’Algérie coloniale et celles de sa remise en cause par la guerre de libération des Algériens. Relire ses oeuvres qui ont pour cadre l’Algérie, l’escorter avec des contemporains qui interpellent le réel d’alors autrement, l’accompagner avec ses épigones et admirateurs, comprendre l’icône qu’il est devenu dans la littérature française, sont les préoccupations constantes de cet essai.
Le 16 octobre 1957, le prix Nobel lui est décerné à Stockholm au moment même où la « Bataille d’Alger » connaît son terme, dans la violence et la répression, par l’intervention du général Massu et de ses troupes. On sait que cette année 1957 – dont il est question plus d’une fois dans les pages de ce livre – a bien été « insensée » au sens premier de « contraire au bon sens » mais non « insensée » dans le contexte de la résistance algérienne et de la répression qui entend la démanteler. Comment écrire et témoigner avant, pendant et après une telle intensité historique ?
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Table des matières
Introduction
CHAPITRE I : Albert Camus du « colonial » à « l’international »
I. L’écrin algérien d’une écriture
Noces ou la revendication de l’autochtonie
Ma lecture de L’Étranger
L’Absurde et la mort de l’Arabe
Algérianité/Arabité
Le royaume peut-il être ici et maintenant ?
La plage et la source/La ville d’Alger
Le manuscrit inachevé
Justice… « coloniale » ou indépendance nationale ?
II. Lectures et interprétations
Une lecture éclairante : Edward W. Saïd
Camus et les lecteurs algériens
III. La fabrique d’un écrivain patrimonial
Retour sur le parcours bio-bibliographique
Une consécration en cinquante ans
Une patrimonialisation
CHAPITRE II : Contemporains et différents
I. De quelques convergences et dissidences
1. Notes sur William Faulkner
2. Jean Amrouche, « Jugurtha »…
3. Gisèle Halimi et la défense des militants algériens
II. La plus grande proximité. Albert Camus (1913) et Emmanuel Roblès (1914)
Les Hauteurs de la ville
L’Appel à la Trêve Civile le 22 janvier 1956
L’Affaire Iveton
III. La plus grande distance. Aimé Césaire (1913) et Albert Camus (1913)
Avant janvier 1956
Alger, 22 janvier 1956 : pour une trêve civile en Algérie : Appel d’Albert Camus
27 janvier 1956, Aimé Césaire, « La Mort des colonies »
IV. Le grand écart. Albert Camus (1913) et Mouloud Mammeri (1917)
1938-1939 : à propos de la Kabylie
1956-1957 : Deux écrivains face à la guerre
L’Hôte ou le désenchantement
1957-1967 : Le Foehn ou la preuve par neuf
CHAPITRE III : Camus comme lieu commun
I. Au gré de lectures
1. Paroles politiques… Camus comme caution
Tarik Djerroud
2. La lecture de La Peste en temps de Covid 19 : une injonction collective
3. « Vivre avec Camus »
II. Dialogues de textes littéraires
1. Le refus de l’exécution de Meursault : Magali Hack et Michel Thouillot
2. L’envers et l’endroit d’une enquête : Kamel Daoud
Un chapitre d’ouverture incitatif
Les quatorze chapitres
Une « lecture » de Camus
Les thématiques
Les résumés du récit camusien : l’envers de l’endroit
Les Chroniques de Kamel Daoud
Une réception pour le meilleur et pour le pire
3. Interlude impertinent et salutaire : Nedjma Kacimi4. Annie Ernaux, Camus, l’Algérie et sa guerre
Conclusion
Bibliographie.