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Colloque les 9 et 10 octobre 2013 Université de Guelma
« DU CINQUANTENAIRE DE L’INDÉPENDANCE AU CENTENAIRE DE LA NAISSANCE : L’ALGÉRIE DE CAMUS, UNE PASSION UNIVERSELLE »
APPEL À CONTRIBUTION http://www.univguelma.dz/seminaires/COLLOQUE%20CAMUS%20Appel.pdf
Date limite : 15 août 2013
Ce pays est sans leçons. Il ne promet ni ne fait entrevoir. Il se contente de donner, mais à profusion. Il est tout entier livré aux yeux et on le connaît dès l’instant où l’on en jouit. Ses plaisirs n’ont pas de remèdes, et ses joies restent sans espoir. Ce qu’il exige, ce sont des âmes clairvoyantes, c’est-à-dire sans consolation. Il demande qu’on fasse un acte de lucidité comme on fait un acte de foi. Singulier pays qui donne à l’homme qu’il nourrit à la fois sa splendeur et sa misère !
Albert Camus, « L’Été à Alger » 1
Il y a un demi-siècle que l’Algérie est indépendante. Une indépendance chèrement acquise. Cinquante ans après, l’Algérie peut aujourd’hui, maintenant et au présent, regarder son passé, consulter sa mémoire, avec fierté. Avec la même fierté, l’Algérie regarde vers l’avant sa marche.
De l’universel de l’Algérie, chez Albert Camus qui, nourri de sa terre, de sa sève, de son soleil, en a donné, assurément, les plus belles des représentations, et qui restent emblématiques de ce pays, il y a surtout le présent intemporel.Un présent à valeur universelle.
L’Algérie, cette mère qui l’a porté, qui l’a vu naître, et qui l’a bercé de son soleil, n’a-t-elle pas nourri sa conception du présent et donc du temps même ? N’importe-t-il pas, aujourd’hui, de réexaminer ce présent, qui reste celui de l’Algérie ; cette Algérie qui le regarde comme cet enfant, mal ou bien aimé, avec la tendresse d’une mère, avec la certitude qu’un lien indéfectible les unit, lui qui a forgé ses certitudes, son présent, de sa terre et… pour cette terre.
Pourquoi dès lors l’Algérie, aujourd’hui, n’apporterait-elle pas sa lecture, ses lectures, du présent de Camus dans son œuvre ?
Comment pourrait-elle ne pas rayonner, un demi-siècle après, lumineuse, sur ce présent. Ne pourrait-elle pas éclairer cette « part obscure »2 en lui, Albert Camus ? Et si c’était, effectivement, l’Algérie, cette part obscure qu’une grande partie des lecteurs ont ignorée ?
Ne serait-ce pas la sagesse, aujourd’hui, de proposer de nouvelles lectures algériennes et autresde son œuvre et de mettre le présent au centre de ces lectures comme il est au centre de cette œuvre ?
Dans l’esprit de ces questions au cœur de notre actualité, il relève de la sagesse, de la vieille sagesse de cette terre, que nous, Algériens, puissions offrir un espace d’expressionà pour une perception renouvelée de l’œuvre camusienne dans sa dimension humaniste et universelle.
Il s’agit donc d’une entreprise de renouvellement de cette lecture du présent, celui qui ouvre sur l’œuvre de nouveaux horizons et y décèle des territoires jusque-là inexplorés, favorisant réceptions et lectures multiples et plurielles.
Cette entreprise de renouvellement de la lecture de l’œuvre de Camus devrait passer par un travail de décontextualisation et de recontextualisation, l’Algérie d’aujourd’hui n’étant pas celle d’il y a cinquante ans… d’il y a cent ans.
S’il s’agit en effet de saisir dans toute leur ampleur des questions centrales commel’absurde et de la révolte, mais pas uniquement celles-là,n’est-ce pas le présent, c’est-à-dire la terre d’Algérie et son soleil, qui est susceptible d’apporter à ces questions de vraies réponses, des réponses authentiques ? La terre d’Algérie n’est-elle pas cette géographie de l’absurde et de la révolte ?
S’il est en effet encore un sens auquel cette œuvre majeure peut accéder, et donc une lecture capable de dévoiler ce sens ou plutôt de le construire, c’est bien du côté de cet universel humain qu’il faut les chercher ;universel auquel, nous algériens, aspirons aujourd’hui !
Albert Camus, un siècle après sa naissance, reste un écrivain, du Sud. Il mérite, cinquante ans après l’indépendance du pays qui l’a vu naître, d’accéder à une place qui sera la sienne, sans préjugés. En ce sens, le Colloque est sur Camus et non sur l’Algérie.
Dans cet esprit, l’Université 8 mai 1945 de Guelma, avec le concours de la Faculté des Lettres et des Langues et le Département des Lettres et de la Langue Française, veulent commémorer le centenaire de la naissance d’Albert Camus en lui rendant l’hommage qu’il mérite, du sol de sa terre natale, cinquante ans après son indépendance, et ce, les 9 et 10 octobre 2013, en vue duquel elle lance cet appel à communication.
Notes de bas de page:
1 Noces, in Albert CAMUS, Essais, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1965, p. 67. (Voir aussi Œuvres Complètes, I (1957-1959), Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2006, p. 117
2 Dernière interview d’Albert Camus (20 décembre 1959), in Albert CAMUS, Essais, op. cit., p. 1925. (Voir aussi Œuvres Complètes, IV (1931-1944), Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2006, p. 66).
Langues du colloque:
Les langues du colloques sont : le Français, l’Anglais, l’Arabe.
Calendriers :
• 15 Août : date limite pour envoyer les propositions de communications(200 à 300 mots). Toutes les propositions de communication, qui seront soumises à l’évaluation du Comité Scientifique du colloque sont à envoyer selon formulaire ci-joint à : camusalgerie@yahoo.com
Les communications admises ne dépasseront pas 20 minutes d’intervention.
• 30 Août : date limite pour la réponse du Comité Scientifique du colloque aux propositions de communications.
• 1 septembre : communication du programme définitif.
Contact colloque : Pour toute information nous contacter au: camusalgerie@yahoo.com Tél : 00 213 (0) 3072 0642
Formulaire de participation à remplir : http://www.univ-guelma.dz/seminaires/COLLOQUE%20CAMUS%20Appel.pdf