05 Oct Présence d’Albert Camus n°13 – 2021
Le numéro 13 de notre revue Présence d’Albert Camus est paru. En voici le sommaire. Vous pouvez commander ce numéro au prix de 12€ (+ 3 € de frais de port pour la France) à l’adresse de l’association : 18 avenue René Coty, 75014, Paris.
Sommaire
Texte :
Une interview oubliée.
Le journaliste danois Ole Vinding s’entretient avec Albert Camus en 1945. Présentation par Hans Peter Lund.
Contributions :
Jason Herbeck, « L’Histoire passée sous silence ? Pour un état des lieux d’une relation (coloniale) muette dans « La Femme adultère » d’Albert Camus »
Cécile Delbecchi, « Jean-Baptiste Clamence, ou l’absurde de la puissance »
François Bogliolo, « Le parricide : l’anti-Meursault ? »
Marie Bréjon, « Camus et Ollivier éditorialistes à Combat : deux voix d’une entreprise collective »
Marcelle Mahasela, « Albert Camus, un Méditerranéen entre Orient et Occident »
Duan Yinghong, « L’île aux trois rivières » » d’Albert Camus et « La ville debout » de Jean Cocteau »
Travaux universitaires :
Maki Ando, « Le Parcours de la création littéraire chez le dernier Camus : de l’exil à la renaissance »
Patrícia Beták, « Du silence à la création de l’œuvre d’Albert Camus. Une écriture de la résilience »
Document :
« « La Chute » révèle un nouveau Camus », par Roger Grenier, présenté par Pierre-Louis Rey
Comptes-rendus :
Albert Camus, Misère de la Kabylie, édition intégrale établie, présentée et annotée par François Bogliolo, Éditions Domens (Christian Phéline) ; Albert Camus au fil des rencontres. Littérature, théâtre et politique, sous la direction de Philippe Vanney, La Revue des lettres modernes, n° 24, Paris, Lettres Modernes Minard (Agnès Spiquel) ; « Albert Camus épistolier », dossier coordonné par Anne Prouteau et Agnès Spiquel, Épistolaire, no 46, Honoré Champion (Sophie Bastien) ; Matthew SHARPE, Maciej KAŁUŻA et Peter FRANCEV (dir.), Brill’s Companion to Camus : Camus among the Philosophers, Leyde/Boston, Brill Publishers, coll. « Brill’s Companions to Philosophy : Contemporary Philosophy », Vol. 5 (Edoardo Cagnan) ; Les Manipulations multiples chez Albert Camus, éd. Amaury Dehoux et Vincent Engel, Turhout (Belgique) : Les Lettres romanes, Tome 73, n° 1-2 – Brepols (Vincent Grégoire) ; Aurélie Palud, La Contagion des imaginaires. L’héritage camusien dans le récit d’épidémie contemporain, Presses Universitaires de Rennes (Pierre-Louis Rey) ; Ève Morisi, Capital Letters. Hugo, Baudelaire and the Death Penalty. Evanston, Illinois, Northwestern University Press, coll. Flashpoints (David H. Walker)
Bibliographie
Vie de la Société des Études Camusiennes
Disparition :
Albert Memmi ; Claude Vigée
Résumés ; abstracts ; resumenes
Jason Herbeck, « L’Histoire passée sous silence ? Pour un état des lieux d’une relation (coloniale) muette dans « La Femme adultère » d’Albert Camus ».
Que l’on croie ou non à l’influence du mythe colonial sur Camus, il faut en convenir que l’absence générale de l’Arabe dans son œuvre est frappante. Pour expliquer une telle lacune, Edward Saïd avance que, en tant qu’Européen rêveur et illusionné, Camus croyait pouvoir s’identifier à jamais à la terre algérienne. Ainsi se serait-il permis de priver l’Arabe de sa voix légitime et autochtone. Cette étude propose de démontrer en quoi « La Femme adultère », publiée en 1957 dans L’Exil et le Royaume, nous permet de déceler, dans le contexte historique précis de la veille de la guerre d’Algérie (1954-1962), des prétendues « voix perdues » de l’œuvre camusienne. En juxtaposant « Misère de la Kabylie, » le reportage paru dans Alger Républicain en 1939, et la nouvelle de 1957, nous démontrerons comment l’un et l’autre témoignent de la présence indigène en Algérie et de la relation précaire qu’entretient cette population avec, d’une part, les autorités coloniales locales et, d’autre part, les protagonistes de la nouvelle venus prospecter les hauts plateaux algériens pour vendre directement aux marchands arabes. En scrutant de près « cette escorte muette » qu’est l’Autre dans « La Femme adultère », nous suivrons les trajets à la fois professionnels et personnels qui s’opèrent dans la nouvelle, et qui, à l’instar du reportage publié environ vingt ans plus tôt, nous dévoilent in situ une présence autochtone préoccupante qui s’avère difficile à passer sous silence.
Jason Herbeck, A Silenced History ? Revisiting a Muted (Colonial) Relationship In Albert Camus’s « The Adulterous Woman ».
Regardless of whether or not Camus was indeed influenced in his writing by the colonial myth, the general absence of the Arab in his works is nonetheless striking. For Edward Saïd, this perceived shortcoming can be attributed to the fact that, as a quixotic European, Camus could not fathom being separated from the Algerian landscape and thereby allowed himself to deny the Arabs in his works their legitimate, indigenous voice. This article proposes to expose these allegedly “lost voices” in “The Adulterous Woman” (1957, Exile and the Kingdom), in particular in the context of the eve of the Algerian War (1954-1962) during which the short story was written. In considering “The Misery of Kabylia,” Camus’s series of articles that appeared in Alger Républicain in 1939, alongside his 1957 story, we will illustrate how both texts chronicle the indigenous presence in Algeria and the precarious relationship that this population has with both the local colonial authorities and the short story’s fictional protagonists, who leave the Algerian coast to sell their wares directly to Arab merchants on the high plateaus to the South. By scrutinizing the Other, “that mute escort” in “The Adulterous Woman,” our analysis will demonstrate how the protagonists’ professional and personal trajectories in the story reveal in situ a preoccupying indigenous presence that is in fact difficult to ignore.
Jason Herbeck, « La historia silenciada ? Para un balance de una relación (colonial) muda en « La mujer adúltera » de Albert Camus ».
Se crea o no en la influencia del mito colonial sobre Camus, hay que admitir que la ausencia general del Arabe en su obra es llamativa. Para explicar tal laguna, Edward Said argumenta que, como Europeo soñador y ilusionado, Camus creyó que podría identificarse para siempre con la tierra argelina. Así se habría permitido privar al árabe de su voz legítima y autóctona. Este estudio propone demonstrar en qué « La mujer adúltera », publicada en 1957 en El exilio y el reino, nos permite detectar, en el contexto histórico específico de la víspera de la guerra de Argelia (1954-1962), supuestas « voces perdidas » de la obra camusiana. Mediante la yuxtaposición de « La miseria de la Kabylia », el reportaje publicado en Alger Républicain en 1939, y la novela corta de 1957, demostraremos cómo el uno y el otro dan testimonio de la presencia indígena en Argelia y de la relación precaria que mantiene esta población con, por una parte, las autoridades coloniales locales y, por otra parte, los protagonistas de la novela corta que vinieron a prospectar las tierras altas argelinas para vender directamente a los comerciantes árabes. Escrutando de cerca « esta escolta muda » que es el Otro en « La mujer adúltera », seguiremos los trayectos a la vez profesionales y personales que tienen lugar en la novela corta, y que, como el reportaje publicado aproximadamente veinte años antes, nos desvelan in situ una presencia autóctona preocupante que resulta difícil de silenciar.
Cécile Delbecchi, « Jean Baptiste Clamence, ou l’absurde de la puissance ».
Le récit de La Chute n’appartient à aucun des trois cycles élaborés par Camus, mais il n’en contient pas moins des éléments de chacun. Le présent article se propose de reconstituer ce récit en trois temps qui feront écho aux trois thèmes de la création camusienne : l’absurde, la révolte, l’amour. Jean Baptiste Clamence, alors avocat de renom à Paris, y apparaît d’abord privé du sens qu’avait jusque-là son existence par la douloureuse expérience de l’absurde. Ce sens reposant sur une puissance déguisée en excellence, Clamence se révolte subséquemment contre lui-même. Mais sa révolte sera vite dévoyée par le saut qu’effectue ensuite ce dernier dans un nouveau sens : la duplicité de l’être. Non seulement ce saut n’explique sa chute que par une démission de la raison, mais il l’exclut également de la possibilité même de s’aimer, en l’enfonçant définitivement dans ses bas quartiers.
La Chute does not belong to any of the three cycles conceived by Camus, but it nonetheless contains elements of each of them. This article aims to shed light on the story from the vantage point of the three themes of Camus’s creation: the absurd, revolt, and love. First, Jean-Baptiste Clamence, a renowned lawyer in Paris, appears stripped of the meaning of his existence by the painful experience of the absurd. Realizing that his existence had been based on a form of power disguised as excellence, he revolts against himself. Soon enough, however, Clamence’s revolt ends as he leaps towards embracing a new meaning: the duplicity of being. This leap not only leads him to renounce reason, but it also bars him from the very possibility of self-love, by taking him definitively into the darkest corners of his self.
Cécile Delbecchi, « Jean Baptiste Clamence, o el absurdo de la potencia ».
El relato de La Caída no pertenece a ninguno de los tres ciclos desarrollados por Camus, pero contiene elementos de cada uno. El presente artículo se propone reconstituir este relato en tres etapas que harán eco de los tres temas de la creación camusiana : el absurdo, la revuelta, el amor. Jean Baptiste Clamence, entonces abogado de renombre en París, apparece primero privado del sentido que tenía hasta entonces su existencia por la dolorosa experiencía del absurdo. Este sentido basado en una potencia disfrazada de excelencia, Clamence se rebela subsecuentemente contra sí mismo. Pero su revuelta sera pronto desviada por el salto que realiza despues este en un nuevo sentido : la duplicidad del ser. No sólo este salto sólo explica su caída por una dimisión de la razón, pero lo excluye también de la possibilidad misma de amarse, hundiendole definitivamente en sus barrios bajos.
François Bogliolo, « Le parricide : l’anti-Meursault ? ».
S’il n’y avait pas eu de parricide à St-Pierre-St-Paul, 32 km sud-est d’Alger, le 20/12/35, découvert le 11/02/36, jugé le 9-14/12/37 (affaire hors-norme : père colon, mère kabyle, tués par leur fils Jacques Deschambeaux, étudiant), le jury d’assises aurait-il condamné Meursault à la peine capitale dans la seconde partie de L’Étranger… Et le fait divers s’immisça dans la fiction par l’intermédiaire du discours journalistique, puis de l’éloquence judiciaire. Ce personnage permet de s’interroger : peut-on matérialiser l’absence, et pourquoi ? Car ce parricide tient dans le roman de Camus un rôle à part : celui du présent-absent. Venu du théâtre classique, il occupe les conversations, imaginations, etc. Il hante les débats d’autant que l’absent (connu des jurés) emplit le prétoire d’un crime renvoyant aux mythes fondateurs. Le vrai parricide demanda pardon… Camus dirait : il “joua le jeu”, et sauva sa tête.
François Bogliolo, « The parricide : the anti-Meursault? ».
If there had been no parricide in St-Pierre-St-Paul, 32 km south-east of Algiers, on Dec. 20, 1935, discovered on Feb. 11, 1936, and judged on Dec 9-14, 1937 (an extraordinary case: a French settler and his Kabyle wife killed by their son Jacques Deschambeaux, a student), would a jury have sentenced Meursault to death in the second part of The Stranger? Thus, a news item became fiction via journalistic discourse and legalistic eloquence. The parricide makes us wonder: can we materialize absence, and why? For this character plays a special role in Camus’s novel: that of the unseen character, both present and absent at the same time. In use in classical theater since ancient times, the unseen character occupies conversations, imaginations, etc. In The Stranger, the parricide haunts the debates all the more since the absentee (known to the jurors) fills the courtroom with a crime reminiscent of humanity’s founding myths. The real parricide asked for forgiveness… Camus would say: he « played the game », and saved his head.
François Bogliolo, « « El parricidio : el anti-Meursault ? ».
¿Si no hubiera habido parricidio en St-Pierre-St-Paul, 32 km al sureste de Argel, el 20/12/35, descubierto el 11/02/36, juzgado el 9-14/12/37 (caso fuera de las normas : padre colono, madre cabileña, matados por su hijo Jacques Deschambeaux, estudiante), el Gran Jurado habría condenado Meursault a la pena capital en la segunda parte del Extranjero…? Y el suceso interfero en la ficción a través del discurso periodístico, luego de la elocuencia judicial. Este personaje permite preguntarse : ¿podemos materializar la ausencia, y por qué? Porque este parricidio juega un papel especial en la novela de Camus : el del presente-ausente. Venido del teatro clásico, ocupa las conversaciones, imaginaciones, etc. Persigue los debates sobre todo porque el ausente (conocidó por los jurados) llena la sala de audiencias de un crimen en referencia a los mitos fundacionales. El verdadero parricida pidió perdón… Camus diría : « jugó al juego », y salvo su cabeza.
Marie Bréjon, « Camus et Ollivier éditorialistes à Combat : deux voix d’un intellectuel collectif ».
Bien qu’il ait profondément marqué Combat, la collaboration intensive de Camus n’y fut que de courte durée : un an, du 23 août 1944 au 1er septembre 1945.Sa notoriété a traversé les décennies, pas celle d’Albert Ollivier qui pourtant était reconnu de son vivant, dans les années 1940. Cet article s’attache à analyser les sujets traités par les deux journalistes. On voit tout d’abord que les positions adoptées par Ollivier rejoignent sur bien des points celles de Camus. En les recensant, on peut dégager la ligne éditoriale du journal. Mais on note aussi qu’Ollivier exprime des idées que Camus néglige ou ignore, et qu’inversement il ne s’attarde pas sur certaines des préoccupations chères à Camus, ou n’en parle même pas du tout. Enfin, leurs choix stylistiques distinguent tout particulièrement les deux éditorialistes. L’étude de la singularité de ces deux voix d’une même entreprise collective permet d’expliquer la permanence de l’intérêt plus marquée pour Camus.
Marie Bréjon, « Camus et Ollivier éditorialistes à Combat : deux voix d’un intellectuel collectif ».
Although he had a profound impact on ‘Combat’, Camus’s intense collaboration was only short-lived: one year, from 23 August 1944 to 1 September 1945. His fame has lasted through the years, but not that of Ollivier who won recognition in his lifetime,during the 1940s. This article aims to analyse the topics which the two journalists covered. Initially one notes that the positions taken up by Ollivier coincide in many respects with those of Camus. By surveying them, we can bring out the editorial line of the newspaper. But it is notable also that Ollivier expresses ideas which Camus neglects or is unaware of, while conversely he does not devote much space to certain preoccupations that Camus held dear, or does not mention them at all. Finally, their stylistic choices in particular distinguish the two editorialists from each other. The study of these two specific voices of the same collective enterprise serves to explain the endurance of the more marked interest in Camus.
Marie Bréjon, « Camus y Ollivier editorialistas en Combat : dos voces de un intelectual colectivo ».
Aunque haya profundamente marcado Combat, la colaboración intensiva de Camus fue de corta duración : un año, del 23 de agosto 1944 al 1er de septiembre 1945. Su notoriedad atravesó las décadas, no la de Albert Ollivier que sin embargo era reconocido durante su vida, en los años 1940. Este artículo se centra en analizar los temas tratados por los dos periodistas. Vemos primero que las posiciones adoptadas por Ollivier se unen en muchos puntos a las de Camus. Determinandolas, podemos determinar la línea editorial del periodico. Pero se observa también que Ollivier expresa ideas que Camus descuida o ignora, y que al mismo tiempo no se detiene en algunas de las preocupaciones queridas para Camus, o ni siquiera habla de ellas. Finalmente, sus decisiones estilísticas distinguen los dos editorialistas. El estudio de la singularidad de estas dos voces de un mismo esfuerzo colectivo permite explicar la permanencia del mayor interés por Camus.
Marcelle Mahasela, « Albert Camus, un méditerranéen entre orient et occident ».
L’article questionne le rapport de Camus aux philosophies orientales. Dans ses contacts avec celles-ci, il est entraîné par Jean Grenier, imprégné de taoïsme, comme en témoigne la correspondance entre les deux hommes ; sa bibliothèque atteste aussi de son intérêt pour d’autres facettes de ces philosophies, comme le yoga. Les références aux philosophies orientales abondent dans les Carnets, surtout dans les années 30. Camus y trouve manifestement des conduites de sagesse, comme la non-violence – mais pas des réponses à des questionnements métaphysiques. Ces philosophies orientales ne résolvent en rien les contradictions ou les impasses des philosophies occidentales ; mais on fait ici l’hypothèse que Camus le Méditerranéen cherche, plus qu’une conciliation, un équilibre en tension à caractère universel entre les unes et les autres.
Marcelle Mahasela, « Albert Camus, a Mediterranean Author between East and West ».
The article questions Camus’s relationship to oriental philosophies. In this relationship, he is led by Jean Grenier, a man imbued with Taoism, as evidenced by the correspondence between the two men. His library also attests to his interest in other facets of these philosophies, such as yoga. References to oriental philosophies abound in the Notebooks, especially in the 1930s. Camus clearly finds in them behaviors of wisdom, such as non-violence – but not answers to metaphysical questions. These Eastern philosophies in no way resolve the contradictions or aporiae of Western philosophies; but we contend in this study that Camus the Mediterranean seeks, more than a conciliation, a balance characterized by tension of universal nature between the ones and the others.
Marcelle Mahasela, « Albert Camus, un mediterráneo entre Oriente y Occidente ».
El artículo cuestiona la relación de Camus con las filosofías orientales. En sus contactos con ellas, es impulsado por Jean Grenier, impregnado de taoísmo, como lo demuestra la corespondencia entre los dos hombres ; su biblioteca demuestra también de su interés en otras facetas de estas filosofías, como el yoga. Las referencias a las filosofías orientales abundan en los Carnets, especialmente en los años 30. Camus encuentra claramente en ellas conductas de sabiduría, como la no violencia – pero no respuestas a cuestionamientos metafísicos. Estas filosofías orientales no resuelvan en nada las contradicciones o los callejónes sin salida de las filosofías occidentales ; pero hacemos aquí la suposición que Camus el Mediterráneo busca, más que una conciliación, un equilibrio en tensión de carácter universal entre las unas como las otras.
DUAN Yinghong, « « L’île aux trois rivières » d’Albert Camus et « la ville debout » de Jean Cocteau ».
Albert Camus a esquissé dans ses Journaux de voyage des images retenues de son séjour américain en 1946. Jean Cocteau a rédigé une Lettre aux Américains au retour de sa visite à New York début 1949. Les textes de l’un et l’autre laissent voir une certaine amertume due au manque d’une prise de conscience commune aux Américains et aux Européens au sortir de la guerre. Par ailleurs, ils expriment, chacun à sa manière, un sentiment d’inquiétude à l’égard de l’état d’esprit du nouveau monde.
Duan Yinghong, « L’île aux trois rivières » d’Albert Camus et « la ville debout » de Jean Cocteau.
Albert Camus, in his Journaux de voyage, sketched impressions gleaned during his stay in America in the spring of 1946. Jean Cocteau wrote a Lettre aux Américains on his return from his visit to New York in early 1949. In both cases, their works reveal a certain bitterness due to the lack of common awareness between Americans and Europeans after the war. They also express, each in their own way, concerns about the state of mind of the new world.
Duan Yinghong, « « La isla de los tres ríos » de Albert Camus y « la ciudad de pie » de Jean Cocteau ».
Albert Camus esbozó en su Diario de viaje imagenes elegidas de su viaje americano en 1946. Jean Cocteau escribió una Lettre aux Américains al volver de su viaje a Nueva York a principios de 1949. Los textos del uno y del otro dejan ver cierta amargura debida a la falta de una toma de conciencia común a los estadoudinenses y a los europeos al terminar la guerra. Además, expresan, cada uno a su manera, un sentimiento de inquietud con respecto al estado de ánimo del nuevo mundo.