12 Avr Présence d’Albert Camus n°8 – 2016
Le numéro 8 de notre Revue Présence d’Albert Camus vient de paraître. En voici le sommaire et les résumés des contributions en français et anglais. Vous pouvez commander ce numéro (et les précédents également) au prix de 12€ le numéro (+ 3 € de frais de port pour la France) à l’adresse de l’association : 18 avenue René Coty, 75014, Paris.
SOMMAIRE :
Albert CAMUS, quatre textes de Combat (avec une présentation de Neil FOXLEE)
CONTRIBUTIONS
Hans Peter LUND
« Sur l’angoisse de Camus dans les années 50 »
Éric FOUGÈRE
« Chronique et relation dans La Peste »
Hiroshi MINO
« Le cimetière chez Camus – mémoire et oubli »
Yvonne BARGUES ROLLINS
« Il faut imaginer Meursault heureux … »
Jason HERBECK
« Le lâche des Carnets de Camus »
Emanuela CELOTTO
« L’influence des idées des fédéralistes italiens sur la pensée de Camus »
Guy BASSET
« La Faculté des Lettres d’Alger chez Charlot : étudiants et enseignants »
Travaux universitaires
Giovanni Gaetani, « « Si tu veux être philosophe, écris des romans » : La philosophie d’Albert Camus.»
Comptes-rendus
Camus l’Artiste, colloque de Cerisy, sous la direction de Sophie Bastien, Anne Prouteau et Agnès Spiquel, Presses Universitaires de Rennes (Hans Peter LUND); Ève Morisi, Camus et l’éthique, livre collectif, Classiques Garnier (Pierre-Louis REY) ; A Writer’s Topography. Space and Place in the Life and Works of Albert Camus, edited by Jason Herbeck and Vincent Grégoire, Leiden-Boston, Brill-Rodopi (Pierre-Louis REY) ; Camus, au présent, ouvrage collectif coordonné par Fafia Djardem, de Coup de soleil Rhône-Alpes, Espaces Littéraires, L’Harmattan (Anne-Marie TOURNEBIZE) ; Lou Marin (Hg.): Albert Camus – Libertäre Schriften (1948-1960). Herausgegeben, eingeleitet, kommentiert und übersetzt von Lou Marin, Hamburg: Laika Verlag (Brigitte SÄNDIG) ; Charles Poncet, Camus ou l’impossible trêve civile, textes établis, annotés et commentés par Yvette Langrand, Christian Phéline et Agnès Spiquel-Courdille, Paris, Gallimard (Philippe VANNEY) ; Réjane et Pierre Le Baut, Camus-Amrouche : des chemins qui s’écartent, Casbah Éditions, Alger (Agnès SPIQUEL) ; Dictionnaire Char, sous la direction de Danièle Leclair et Patrick Née, Classiques Garnier (Alexis LAGER) ; Portraits de Memmi, édition critique, coordinateur Guy Dugas, Paris, CNRS (Guy BASSET).
Bibliographie
Vie de la Société des Études Camusiennes
Disparition : André Brink
Abstracts
Sommaire des précédents numéros
RÉSUMÉS/ABSTRACTS/RESUMENES
Hans Peter LUND, « L’angoisse de Camus dans les années 50 ».
Pour expliquer l’angoisse ressentie par Camus souffrant d’un mal moral après les critiques de L’Homme révolté, et confrontant le monde de la guerre froide et une Algérie déchirée par la guerre civile, l’article part de la distinction kierkegaardienne du tragique des anciens opposant le héros à l’État ou à la loi, et le tragique moderne comme une subjectivité réfléchie. Camus, exilé et révolté, est à la fois du côté d’Antigone et de Médée, et une figure moderne qui cherche à s’élucider dans les Carnets. Coincé entre ces deux positions, Camus est pris de l’angoisse que l’on ressent, selon Kierkegaard, devant le « Rien » de l’inconnu. Après avoir parcouru un certain nombre d’occurrences de cette angoisse existentielle, et l’avoir comparée à celle du Dr. Jivago et de Daru, l’article revient sur le rôle essentiel du Premier Homme où le tragique personnel et le tragique historique se conjuguent sous le signe de l’angoisse dans un drame de portée individuelle et générale à la fois.
Hans Peter LUND, « Camus’s anxiety in the 1950s ».
In order to explain the anguish felt by Camus as he experienced a moral malaise after the criticisms aimed at L’Homme révolté and found himself confronted by the world of the Cold War and an Algeria torn apart by civil war, this article takes as its starting-point the Kierkegaardian distinction between the ancient notion of the tragic which opposed the hero to the State or the law, and the modern tragic as a reflection of subjectivity. Camus, exiled and in revolt, is at one and the same time on the side of Antigone and Medea, and a modern figure who seeks to elucidate himself in the Carnets. Caught between these two positions, Camus is a prey to the anguish one feels, according to Kierkegaard, when faced with the ‘Nothingness’ of the unknown. After surveying a certain number of instances of this existential anguish and comparing it to that of Dr Zhivago and Daru, this article returns to the essential role of Le Premier Homme in which personal tragedy and historical tragedy are conjoined under the sign of anguish in a drama whose scope is both individual and general.
Hans Peter LUND, « La angustia de Camus en los años 50 ».
Para explicar la angustia que sintió Camus al sufrir de un dolor moral a consecuencia de las críticas por L’Homme révolté, al confrontar el mundo de la guerra fría con una Algeria desgarrada por la guerra civil , el artículo parte de la distinción kierkegariana del trágico de los antiguos oponiendo el héroe al Estado o a la Ley, y también del trágico moderno en tanto que subjetividad pensada. Camus exiliado y rebelde, está a la vez de parte de Antigona y de Medea y por otra parte es una figura moderna que intenta elucidarse en los Carnets.
Cogido entre esas dos posturas, Camus experimenta aquella angustia que se vive, según Kierkegaard, ante la Nada de lo desconocido. Después de examinar unas cuantas manifestaciones de aquella angustia existencial y compararla a la del Dr.Jivago y la de Daru, el artículo vuelve sobre el papel esencial del Premier Homme donde el trágico personal y el trágico historico se interpenetran bajo el signo de la angustia en un drama a la vez de alcance individual y general
Éric FOUGÈRE : « Chronique et relation dans La Peste».
Le roman La Peste est présenté par Camus comme une chronique. On questionne ici son usage en mettant la chronique en correspondance avec ce qu’on appelle aussi « relation ». C’est d’abord un récit, mais c’est bien sûr aussi de l’histoire. Une ambiguïté naît du choix d’écriture de la relation/chronique. Elle superpose à l’histoire une allégorie, d’une part, et, d’autre part, elle fait appel à des témoignages et confidences qui ne vont pas sans difficulté narrative. En effet, le narrateur est en même temps celui qui parle au nom de tous et celui qui raconte à la troisième personne. Il œuvre à la formation d’une conscience collective à partir d’une situation de séparation généralisée. La chronique est ce qui sert à rapporter le plus objectivement les événements d’une histoire collective, alors que la relation cherche à relier des histoires individuelles à la dimension symbolique. La chronique est donc un style d’écriture au service du temps. La relation sert une éthique des solitudes en partage à tous.
Éric FOUGÈRE, « Chronicle and relation in La Peste».
The novel La Peste is presented as a chronicle by Camus. In the present study we interrogate this use of the term by considering it in parallel with what is also called a ‘relation’. The novel is primarily a story, but it is also history of course. An ambiguity arises from the choice of writing in the relation / chronicle mode. On the one hand it superimposes an allegory upon the history, and on the other hand it calls upon testimony and confidences which create difficulties for the narrative. In effect the narrator is at one and the same time he who speaks in the name of everyone and he who narrates in the third person. He undertakes to shape a collective consciousness out of a situation of generalised separation. The chronicle is what serves to recount most objectively the events of a collective history, whilst the relation seeks to bind individual stories to the symbolic dimension. The chronicle is thus a type of writing in the service of temporality. The relation serves an ethic of solitudes shared by all.
Éric FOUGÈRE, « Crónica y relación en “La Peste” ».
Camus presenta la Peste como una crónica. En este caso se pone en cuestión este uso, relacionando la crónica con lo que también se llama « relación ». Es ante todo un relato, pero es también historia. Una ambigüedad surge de la elección del tipo de escritura relación/crónica. Por una parte, superpone a la historia una alegoría y, por otra, recurre a testimonios y confidencias que no carecen de dificultad narrativa. En efecto, el narrador es a la vez el que habla en nombre de todos y el que cuenta en tercera persona. Produce la formación de una consciencia colectiva a partir de una situación de separación generalizada. La crónica es lo que permite referir del modo más objetivo los acontecimientos de una historia colectiva, mientras que la relación intenta vincular unas historias individuales con una dimensión simbólica. La crónica es pues un tipo de escritura al servicio del tiempo. La relación está al servicio de una ética de las soledades compartidas por todos
Hiroshi MINO, « Le Cimetière chez Camus : mémoire et oubli ».
De « La Maison mauresque » à Noces en passant par « Louis Raingeard » et L’Envers et l’endroit, Camus considère souvent le cimetière comme un lieu de réflexion sur la vie et la mort, où l’inscription tombale est toujours inutile. Dans le Premier Hommele cimetière de Mondovi témoigne que les efforts des hommes qui, en construisant des tombes, essayent de laisser leur souvenir sous forme d’inscriptions n’aboutissent à rien. Mais Camus essaie d’entretenir la mémoire par une autre écriture qui est capable de triompher de l’oubli et dont il dispose en tant qu’écrivain, afin de donner une parole aux muets et les installer dans l’histoire.
Hiroshi MINO, « The Cemetery in Camus’s Works : Memory and Oblivion ».
From « La maison mauresque » [« The Moorish House »] in Noces [Nuptials] to « Louis Raingeard » and L’Envers et l’endroit [Bextwixt and Between], Camus often considers a cemetery as a place of reflection on life and death where gravestone inscriptions are always useless. In Le Premier Homme [The First Man], the cemetery of Mondovi is a testimony of the efforts of men who try to maintain the memory of their passage on earth by building graves, yet are unsuccessful. But Camus, since he is a skilled author, strives to keep this memory alive by adopting a different way of writing, a particular way of writing which is able to overcome oblivion in order to give a voice to the voiceless and install them in history.
Hiroshi MINO, « El cementerio en la obra de Camus : memoria y olvido ».
De « La Maison mauresque à Noces, pasando por « Louis Raingeard » y L’Envers et l’endroit, Camus ve muy a menudo el cementerio como un lugar de meditación sobre la vida y la muerte, y donde lo escrito en la lapida es siempre útil. En le Premier Homme el cementerio de Mondovi testifica que los esfuerzos de los hombres, quienes al edificar las tumbas intentan dejar un recuerdo bajo la forma de algo escrito, no sirven para nada. Pero Camus intenta mantener la mémoria por otro tipo de escritura capaz de triunphar del olvido, escritura que posee en tanto que escritor, para dar una palabra a los ya mudos y darles sitio en la historia
Yvonne BARGUES ROLLINS, « Il faut imaginer Meursault heureux… ».
L’Étranger est le produit d’une longue réflexion sur le lien entre la vie, la mort, et la création littéraire. Dans ce roman, « portrait de l’artiste en jeune homme », Camus, fidèle à ses premiers écrits, navigue entre « Oui et Non ». La route parcourue par le narrateur l’a conduit à voir « maintenant » derrière le monde des apparences, à devenir un écrivain, un artiste.
Yvonne BARGUES ROLLINS, « Il faut imaginer Meursault heureux…».
The Stranger is the fruit of a long reflection on what links life, death and literary creation. In his text, « portrait of the artist as a young man, » Camus, loyal to his first writings, navigates « between Yes and No. » The road followed by the narrator leads him to see the « now » behind the world of appearances, and to become a writer, an artist.
Yvonne BARGUES ROLLINS, « Hay que imaginarse a Meursault dichoso…».
L’Étranger es el producto de una larga reflexión sobre el vínculo entre la vida, la muerte y la creación literaria. En esta novela, «retrato del artista joven», Camus, fiel a sus primeros escritos, navega entre «Sí y No». El camino recorrido por el narrador lo ha llevado a ver «ahora» tras el mundo de las apariencias, a convertirse en un escritor, en un artista.
Jason HERBECK, « Le Lâche des Carnets d’Albert Camus ».
Dès la toute première page du Cahier I (mai 1935) d’Albert Camus, est évoqué le propre du lâche. Âgé alors de vingt-et-un ans, Camus témoigne de l’état de pauvreté qui lui paraît « le sens vrai de la vie » et nomme par la suite ce qui, pour lui, constitue cette vérité fondamentale : « Ce qui compte […], ce sont les mauvaises hontes, les petites lâchetés, la considération inconsciente qu’on accorde à l’autre monde (celui de l’argent). Je crois que le monde des pauvres est un des rares, sinon le seul qui soit replié sur lui-même, qui soit une île dans la société » (OC II, 795). Au cours des plus de vingt ans qui suivent, le mot lâche, sous de divers aspects et dérivations, apparaîtra plus de trente fois dans les cahiers de l’écrivain (publiés chez Gallimard sous le nom de Carnets). Dans cette étude, nous proposons de nous pencher sur le lâche des Carnets camusiens—figure d’autant plus importante qu’elle s’oppose d’emblée et à l’homme absurde et à l’homme révolté, et que, lors de la guerre d’Algérie, Camus lui-même se voit critiqué faute de s’être suffisamment engagé dans un conflit qui le trouve doublement impliqué. Tout d’abord, il s’agira d’examiner la première occurrence du terme dans les Carnets, ce qui nous amènera, dans un deuxième temps et en fonction d’une lecture attentive de quelques occurrences subséquentes particulières, à préciser deux traits principaux du lâche qui s’y profile : en bref, le lâche serait celui qui ne sait ni se taire ni tenir. C’est d’ailleurs cette estimation pratique du lâche des Carnets qui nous permettra dans un troisième temps de relever la trace de son homologue littéraire dans l’œuvre camusienne, et de démontrer en quoi le lâche des Carnets s’érige au fur et à mesure en antihéros par rapport aux deux grandes figures emblématiques de la pensée philosophique camusienne. En conclusion, nous proposerons que ce sont justement les caractéristiques à première vue limitatives, voire parfois contradictoires, par lesquelles ces « héros » philosophiques camusiens se définissent qui nous permettront de réfléchir sur sa « chute » sous l’impulsion des études postcoloniales francophones à partir des années 1970, et les raisons pour lesquelles l’on parle de Camus aujourd’hui – que ce soit dans le contexte du Printemps arabe ou celui des désastres naturels dont notamment le tsunami au Japon et le séisme en Haïti.
Jason HERBECK, « The Coward in Albert Camus’s Carnets».
Camus evokes the traits of the coward on the very first page of his Notebook I (May 1935). Twenty-one years old at the time, he describes the conditions of poverty which constitute “the true sense of life” and subsequently names what, for him, amounts to the makings of this fundamental truth: “ What counts […] are the unpleasant disgraces, the little acts of cowardice, the thoughtless considerations given to the other world (that of money). I believe that the world of the poor is a rare one, if not the only one that is withdrawn into itself, an enclave of society” (OC II, 795). During the more than twenty years that follow, the word “coward” (lâche) appears in various forms and derivations over thirty times in the writer’s notebooks (published by Gallimard under the title Carnets). This study proposes to examine the coward in Camus’s Carnets—a figure the proves all the more significant on account of its stark opposition to the Absurd man and the Rebel, and the fact that Camus himself was harshly criticized during the French-Algerian War (1954-1962) for not having chosen a more decisive stance in a conflict that found him torn between two ultimately unsatisfactory positions. Consideration of the first occurrence of the term in Camus’s Carnets will, in conjunction with careful examination of several subsequent uses of the word, afford us to identify two principle traits of the coward—namely, that he is neither silent nor resistant. This practical estimation of the coward will allow us to uncover the tracks of his literary counterpart in Camus’s works and to demonstrate the ways in which the coward in the Carnets comes to represent the antihero with respect to the two emblematic figures at the core of Camus’s philosophical writings. In conclusion, it is the seemingly limiting, contradictory characteristics by which these philosophical Camusian “heros” are defined that will lead us to reflect on Camus’s “fall” under the impetus of postcolonial francophone criticism, and the reasons why Camus and his works are so often cited today, whether it be in the context of the Arab Spring or catastrophic natural disasters such as the tsunami that struck Japan or the earthquake in Haiti.
Jason HERBECK, « El Cobarde en los Carnets de Albert Camus ».
Desde la primerísima página del Cahier I (mayo de 1935), de Albert Camus, se evoca lo más característico del cobarde. A los veintiún años de edad, Camus da testimonio del estado de pobreza que le parece «el verdadero sentido de la vida» y cita a continuación lo que, para él, constituye esta verdad fundamental: «Lo que cuenta […] son las malas vergüenzas, las pequeñas cobardías, la consideración inconsciente que se concede al otro mundo (el del dinero). Creo que el mundo de los pobres es uno de los pocos, si no el único, que está replegado sobre sí mismo, que es una isla en la sociedad» (OC II, 795). A lo largo de los más de veinte años posteriores, la palabra cobarde, bajo sus diversos aspectos y derivaciones, aparecerá más de treinta veces en los cuadernos del escritor (publicados en Gallimard bajo el nombre de Carnets). En este estudio, nos proponemos estudiar al cobarde de los Carnets camusianos—figura tanto más importante cuanto que se opone de inmediato a la vez al hombre absurdo y al hombre rebelde, y que, durante la guerra de Argelia, el mismo Camus se vio criticado por no haberse comprometido suficientemente en un conflicto en el que estaba doblemente implicado. En primer lugar, se trata de examinar la primera ocurrencia del término en los Carnets, lo que nos llevará, en un segundo tiempo y en función de una lectura cuidadosa de algunas ocurrencias subsecuentes particulares, a precisar dos rasgos principales del cobarde que se perfilan en los textos : en pocas palabras, el cobarde sería quien no sabe ni callarse ni mantenerse. Por otra parte, esta evaluación práctica del cobarde de los Carnets es lo que nos permitirá, en un tercer tiempo, captar la huella de su homólogo literario en la obra camusiana y demostrar en qué el cobarde de los Carnets se erige poco a poco en antihéroe con relación a dos grandes figuras emblemáticas del pensamiento filosófico camusiano. En conclusión, propondremos que son precisamente las características a primera vista limitadoras, incluso a veces contradictorias, por las que esos «héroes» filosóficos camusianos se definen las que nos permitirán reflexionar sobre su «caída» bajo el impulso de los estudios poscoloniales francófonos, a partir de los años 1970, y las razones por las que hoy se habla de Camus —ya sea en el contexto de la Primavera árabe o en el de los desastres naturales, esencialmente el tsunami de Japón y el seísmo de Haití.
Emanuela CELOTTO, « L’influence des idées des fédéralistes italiens sur la pensée de Camus ».
Intellectuels antifascistes, puis anticommunistes, Ernesto Rossi et Altiero Spinelli ont participé durant la guerre au Mouvement fédéraliste européen, qui sortit de la clandestinité, en Italie, après la chute du gouvernement de Badoglio (août 1943). Camus les a sans doute connus par l’intermédiaire d’Henri Frenay et du mouvement Combat. Il rejoindra leurs idées dans sa critique des totalitarismes telle que la formule L’Homme révolté. La conviction que le fédéralisme est la meilleure voie pour combattre le nationalisme se traduit chez les trois écrivains, au lendemain de la guerre, par leur foi en une Europe démocratique unie, capable d’assurer le triomphe d’une liberté et d’une justice qui s’imposent réciproquement des limites.
Emanuela CELOTTO, « The influence of the ideas of the Italian federalists on the thought of Camus ».
Antifascist and then anticommunist intellectuals, during the war Ernesto Rossi and Altiero Spinelli were part of the European Federalist Movement, which emerged from underground, in Italy, following the fall of the Badoglio government in August 1944. Camus doubtless knew them through the intermediary of Henri Frenay and the Combat network. His ideas coincide with theirs in the critique of totalitarianism as it is set out in L’Homme révolté. The conviction that federalism is the best way of combatting nationalism is expressed by all three writers, in the aftermath of the war, through their belief in a united democratic Europe, capable of ensuring the triumph of a freedom and a justice which set limits each for the other.
Emanuela CELOTTO, « Influencia de las ideas de los federalistas italianos sobre el pensamiento de Camus ».
Intelectuales antifascista, luego anticomunistas, Ernesto Rossi y Altiero Spinelli participaron durante la guerra al Movimiento Federalista Europeo que salió de la clandestinidad, en Italia, después de la caída del gobierno de Badoglio (agosto del 43). Es probable que Camus les conoció por el intermediario de d’Henri Frenay y del movimiento Combat. Se unirá a sus ideas en su critiqua del totalitarismo tal commo aparece en L’Homme révolté. La convicción de que el federalismo es la mejor solución para combatir el nacionalismo se traduce en los tres escritores, después de terminar la guerra, por su fe en una Europa democrática unida, capaz de asegurar el triunfo de una libertad y de una justicia que se imponen reciprocamente sus límites.
Guy BASSET, « La Faculté des Lettres d’Alger chez Charlot : étudiants et enseignants ».
Dès le démarrage de la librairie Les Vraies Richesses, comme des éditions Edmond Charlot, des relations étroites existèrent avec la Faculté des Lettres d’Alger située à proximité. Aux côtés de Jean Grenier, deux jeunes et brillants enseignants y jouèrent, à des titres divers, un rôle majeur. Suivre leurs parcours au travers de leurs participations à ce groupe d’enseignants et d'(anciens) étudiants qui fut un des animateurs de la vie culturelle algéroise à la veille de la guerre, comme à travers les publications qu’ils firent aux éditions Charlot et les échos qu’elles reçurent est l’objet de cette étude.
Guy BASSET, « The Algiers Faculty of Arts chez Charlot : students and tutors ».
From the earliest beginnings of the ‘Vraies Richesses’ bookshop and the Edmond Charlot publishing house, there were close links with the Algiers Faculty of Arts which was located close by. Alongside Jean Grenier, two brilliant tutors played major roles in a variety of ways. The aim of this study is to trace their development through their participation in the group of teachers and (ex-) students which was a driving force in the cultural life of Algiers just before the war, as well as through the publications they brought out with Charlot and the reactions they received.
Guy BASSET, « La Facultad de Letras de Argel y la editorial Charlot: estudiantes y profesores ».
Desde los comienzos de la librería «Les vraies Richesses» [«Las verdaderas riquezas»], así como de la editorial Edmond Charlot, ambas estuvieron estrechamente relacionadas con la Facultad de Letras de Argel, situada a proximidad. Junto a Jean Grenier, dos jóvenes y brillantes profesores desempeñaron en ellas, un papel capital. Seguir su trayectoria a través de sus participaciones en este grupo de profesores y de (antiguos) estudiantes, que fue uno de los animadores de la vida cultural de Argel en vísperas de la guerra, y también a través de sus publicaciones en las ediciones Charlot y la repercusión de las mismas, tal es el objeto de este estudio.